Discipline. Voici le maitre mot qui régit depuis son origine l’espace scolaire comme pièce essentielle de la gouvernementalité.
L’école que nous connaissons est le pur produit de Troisième République instituée sur les décombres de la Commune, avec les massacres des communards que l’on sait, qui coïncidèrent avec l’intensification de l’entreprise coloniale conduisant à l’écrasement des soulèvements en Algérie.
Sommes-nous jamais sortis d’une école comme fabrique à discipliner des populations, à assigner des places, à uniformiser les savoirs? On peut en douter. Or, avec la brutale offensive néo-libérale qui se poursuit, telle un suicide social administré, il en est fini du contrat social implicite qui voulait que les projets de vie puissent s’inscrire pour le plus grand nombre dans les coordonnées de l’économie. La crise est devenue un mode de gouvernement, la précarité atteint des niveaux inédits, en même temps que s’approfondissent la décomposition des liens dans les milieux populaires et l’atomisation à laquelle contribue si bien le monde féérique des réseaux sociaux.
L’école est-elle en train de devenir une institution zombie?
Peut-être qu’alors, l’école de la deuxième chance, est celle d’une pluralité de pratiques indisciplinées, celle de la désobéissance au regard des dictats absurdes de quelques ministres de passage dans le rôle des bons serviteurs de l’économie habités de surcroit par les fantasmes d’une essentialisation nationale.
L’école à nouveau comme espace de partage, d’expérimentations pédagogiques, de promotion de l’entraide et de la coopération, d’une pluralité des savoirs qui fuient les doxas des programmes, de la réactivation d’une histoire pluralisée.
Une école attentive à la fragilité des existences, qui ne craint pas de s’ouvrir vers son dehors. Qui accueille ce qui diffère et ou des profs retrouvent leur « autorité » parce qu’ils sont des agents de passages entre des mondes.
Profs, encore un effort de discipline pour devenir des indisciplinés!
Le Buisson 
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