En son temps, l’affaire fut presque étouffée, braise sous la cendre, mais il est arrivé qu’un établissement scolaire de banlieue parisienne offre très libéralement à ses élèves le choix du nouveau nom qu’il porterait. Une écrasante majorité désigna Jacques Mesrine (professionnel du secteur de la redistribution).
Il fallut en rabattre et revenir à de meilleurs sentiments, plus honorables : quelqu’un de la classe politique, de la classe scientifique ou de la classe artistique. Une figure protectrice donc, sous le prestige et sous le charme de laquelle maquiller la froide et méthodique défiguration de l’instruction publique, gratuite, obligatoire et laïque pour toutes et tous.
Et pourquoi pas les valeurs de la République, les chances identiques, la construction d’une société égalitaire, la pêche de la truite en étang, le plan général du cerveau humain, les piercings en titane disponibles en dorés et argenté ?
C’est un peu la pensée magique adaptée au secteur de la grande distribution, cette manière de vouloir imposer le respect en ânonnant les sacro-saintes notions qu’on ne respecte pas soi-même et alors que tout, absolument et terriblement tout, démontre la nature des politiques menées.
Sur les bancs de l’école se poussent, s’écartent les élèves et les fantômes. L’histoire et ce qu’elle enseigne, le monde réel sans moyens, ont fait entrer un accusé : l’État et ses mystifications, le paravent de l’État qui ne sert qu’à ça, à servir de plus hauts intérêts.
Alexandre Pierrepont, Maître de conférences à P8, né à Saint-Ouen, enfant du 9-3, et résidant à Paris pas si loin, porte de Clignancourt, à 800m de la clinique où je suis né, de l’autre côté du périph’.
Le Buisson 
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